Vers l'équité Biomédicale

Projet SEX-SPECS : Homeostasie tissulaire selon le sexe et  les maladies surrénaliennes

L'évolution sexuée des organismes vivants a engendré des distinctions marquées entre les mâles et les femelles d’une même espèce, c’est ce que l’on appelle le dimorphisme sexuel.

De ce fait, il n'est pas surprenant que la prédisposition et la progression des maladies puisse différer selon le sexe. Les biais de sexe-ratio sont particulièrement frappants pour le cortex surrénalien, un organe situé au-dessus des reins et produisant des hormones vitales pour notre organisme.

Le cortisol est responsable de la gestion du stress de l’organisme en cas d’infection, tandis que l’aldostérone est responsable de l’équilibre de la tension artérielle, et les androgènes sont entre autres impliqué(e)s dans l'apparition des poils pubiens chez l'enfant.

La prévalence des maladies surrénaliennes telles que le syndrome de Cushing est jusqu’à huit fois plus élevée chez les femmes. Malgré cela, l'influence du sexe est souvent négligée dans la recherche biomédicale et le traitement des patients tient rarement compte du sexe. Il est maintenant devenu important de tenter de combler cette lacune.

Le projet SEX-SPECS réunit trois experts internationaux qui travaillent sur la biologie du développement et les cellules souches, la physiologie des glandes surrénales et la détermination du sexe. Nos travaux antérieurs nous ont permis d'identifier certains acteurs moléculaires clés qui régulent le maintien des tissus surrénaliens tout au long de la vie. En étudiant le comportement des cellules souches, nous avons montré que le renouvellement cellulaire dans le cortex surrénalien adulte est étonnamment rapide. De façon intéressante, l’équilibre tissulaire du cortex surrénalien est influencé par le sexe, le renouvellement de ce tissu étant plus actif chez les femelles. De plus, nous avons généré un modèle expérimental qui reproduit la prévalence femelle observée dans le syndrome de Cushing chez les patientes. Nous avons également révélé un rôle potentiel de la signalisation des androgènes dans le dimorphisme sexuel de la maladie.

Le projet SEX-SPECS s'appuie sur ces résultats et nous avons défini trois axes qui permettront d’étudier les mécanismes dépendants du sexe qui contrôlent l'homéostasie tissulaire et influencent l’émergence de la maladie :

1. Nous explorerons la dynamique des cellules souches dans le cortex surrénalien et identifierons les mécanismes conduisant au renouvellement des cellules qui produisent les hormones surrénaliennes.

2. Nous étudierons les différences entre les glandes surrénales des hommes et des femmes et identifierons les facteurs génétiques et hormonaux impliqués dans le recrutement des cellules souches qui dépendent du sexe.

3. Enfin, nous cherchons à comprendre pourquoi le syndrome de Cushing affecte plus souvent les femmes que les hommes en examinant les gènes et les causes moléculaires impliqués. Cela pourrait nous aider à développer des traitements plus efficaces adaptés au sexe du patient.

Alors que notre projet se concentre sur le cortex surrénalien, il est attendu que certaines de nos observations soient applicables à d'autres organes qui pourraient partager des mécanismes similaires pour leur maintenance en fonction du sexe.

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Découvrez le portrait d'Andreas Schedl à l'origine du projet SEX-SPECS !